., en datant sa lettre de deux heures du matin : « Il faut t’aimer pour t’écrire ce soir, car je suis épuisé, j’ai un casque de fer sur le crâne ; depuis deux heures de l’après-midi (sauf vingt-cinq minutes à peu près pour dîner) j’écris de la Bovary, je suis à leur promenade à cheval, en plein, au milieu ; on sue et on a la gorge serrée. […] Il en est où, visiblement, la routine l’emporte, par exemple l’état d’esprit du demi-croyant qui répète une prière, chaque soir, sans foi réelle, mais pour s’acquitter d’une formalité ; il en est où c’est l’imitation, par exemple chez l’écolier qui s’efforce de redire, après le maître, la lettre qu’il vient de prononcer ; il en est enfin où c’est l’invention, comme la création d’un poème. […] « Le combat, dit-elle, devint pour moi une sorte de nécessité, un soir à l’opéra de Munich, pendant que j’écoutais Guillaume Tell. » 52.
Est-il probable que le tuteur d’Isabelle, argus jaloux et soupçonneux à l’excès, la rencontrant le soir seule hors de chez elle, se fie aux raisons qu’elle lui donne de sa sortie secrète ?