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529. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Chateaubriand. Anniversaire du Génie du christianisme. » pp. 74-90

Mais les mille pensées qu’éveille la comparaison de la société à ces deux époques, avec ce qu’il y a de ressemblances réelles et de dissemblances profondes, me mèneraient trop loin, et me tireraient surtout des cadres tout littéraires où j’aime à me renfermer, sauf à les agrandir le plus que je puis. […] Je pourrais en rejeter la faute sur ma jeunesse, sur le délire des temps, sur les sociétés que je fréquentais : mais j’aime mieux me condamner, je ne sais point excuser ce qui n’est point excusable. […] Là il a trouvé une société paisible qui, comme lui, cherche le silence et l’obscurité : ces sylvains solitaires veulent bien le souffrir dans leur république, à laquelle il paye un léger tribut, tâchant ainsi de reconnaître, autant qu’il est en lui, l’hospitalité qu’on lui a donnée. […] Je publierai mes Sauvages, je reverrai toute ma société. Toute ma société !

530. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

De ce que, trente ans auparavant, il y avait eu une mode de portraits de société, et de ce que la grande Mademoiselle, aidée de Segrais, avait fait imprimer un Recueil de Portraits de ce genre, on s’est hâté de conclure que, sans ce Recueil, La Bruyère n’aurait probablement pas composé ses Caractères. […] On a même récemment réimprimé ce volume, cette Galerie de Portraits de société, très augmentée, et l’on doit peut-être des remerciements à l’éditeur ; car il est bon de ne rien oublier et de tout connaître. […] Non, ce ne saurait être dans un tel recueil de société qui n’est bon qu’à donner la nausée aux gens de goût, que La Bruyère aurait été prendre l’idée d’un genre littéraire qu’il voulait rendre surtout jeune et neuf. […] Mais les quatre chapitres qui suivent vont nous peindre successivement les mœurs des principales classes de la société, des gens de finance et de fortune, des gens de la Ville, des gens de la Cour, des Grands proprement dits et princes du sang, héros ou demi-dieux : le tout se couronnera par un chapitre, du Souverain ou de la République, avec le buste ou la statue de Louis XIV tout au bout en perspective. […] Il a cependant à cœur de terminer par ce qu’il y a de plus élevé dans la société comme dans l’homme, la Religion.

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