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1090. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

C’est en 1833 que Maurice de Guérin, qui n’était alors que dans sa vingt-troisième année, commença de développer et d’épanouir dans le cercle de l’intimité cette première fleur de sentiment, qui nous est montrée seulement aujourd’hui et qui va nous rendre tout son parfum. […] Des nuages, mais seulement autant qu’il en faut pour faire paysage au ciel. […] C’est dans l’application seulement que Guérin se trouve en défaut comme nous-même nous avons pu l’être, mais il l’est plus qu’il ne le faudrait et beaucoup trop ; il s’en remet surtout trop au hasard, et l’on peut dire de lui ce qu’il dit d’un autre de ses amis, que cela s’en va de chez lui comme l’eau d’une fontaine.

1091. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

De Maistre n’est pas seulement religieux, il est mystique, il cherche le miracle. […] Il sent bien tout le premier, et il se le dit assez souvent, que les temps sont changés ; il s’avertit de ne pas faire le prophète, de se contenter de dire : Nous verrons : « Depuis vingt ans, je vois les empires tomber les uns sur les autres sans se douter seulement de ce qu’il faudrait faire pour se sauver. […] Homme d’esprit et de plume, il sent très bien les jets vifs, hardis, étincelants, les tons vibrants et insolents de celui auquel il a la prétention de se rattacher et qu’il imite ou parodie seulement par ses excès.

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