Ils étaient si enfoncés dans l’étude du passé, qu’ils pensaient, sentaient, aimaient, haïssaient, dans des langues mortes. […] On sent que l’esprit de société, le goût des plaisirs de l’intelligence, ont pénétré dans les hautes classes en France, qu’on y réfléchit plus, qu’on se regarde et s’analyse davantage. […] Le langage de l’amour dans Marot sera plus délicat, sauf aux rares endroits où Marot sent le Villon. […] Mais ne serait-ce point le don de sentir, d’imaginer et d’exprimer dans une mesure moindre que le génie, et dans un ordre de pensées qui ne demande ni la sensibilité la plus profonde, ni la plus grande vivacité de l’imagination, ni la raison la plus relevée ? […] Sans doute l’esprit français a fait un progrès, mais on sent que la première éducation lui manque.
Il est fait d’un mélange d’esprit charnel et de chair triste et de toutes les splendeurs violentes du bas-empire ; il respire le fard des courtisanes, les jeux du cirque, le souffle des belluaires, le bondissement des fauves, l’écroulement dans les flammes des races épuisées par la force de sentir, au bruit envahisseur des trompettes ennemies. […] On sentait bien que la décadence n’était pas son fait. […] Ils sentaient la moisissure propre et l’humidité, mais on n’y était pas étourdi par le bruit des voix et l’on pouvait s’attarder dans la lecture des journaux, toujours libres. […] L’Académie française (qui commence par y être habituée) a senti la violence de leurs coups. […] On sentait dans ces attaques, dont l’outrance soulignait l’enfantillage, un besoin de piquer au vif l’opinion ; Cabrion se plaît à scandaliser Pipelet.