Un critique étranger peut être plus équitable, et louer librement la main puissante dont il n’a pas senti les coups. […] Il se taisait, saluait, et n’en sentait pas moins l’outrage. […] Il y disait ce qu’il avait vu et ce qu’il avait senti. […] Et comme on sent, en les lisant, qu’il leur eût fallu, ainsi qu’à Goëthe, l’aide de la culture publique et l’aptitude du génie national ! […] Longtemps encore les hommes sentiront leurs sympathies frémir au bruit des sanglots de leurs grands poëtes.
Quand nous lisons, et même quand nous pensons, nous n’apercevons pas sous chaque mot l’image correspondante : le mot est seul dans notre esprit, notation sèche, algébrique, et qui nous suffit parce qu’elle est familière et connue, et que nous nous sentons le pouvoir de la remplacer à chaque moment par l’image. […] Faute de sentir cela, on prend les noms abstraits comme répondant à des réalités concrètes.