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13. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « EUPHORION ou DE L’INJURE DES TEMPS. » pp. 445-455

D’ingénieux érudits dressent chaque jour l’histoire littéraire des écrivains, là même où précisément cette histoire semble le plus faire défaut ; les poëtes grecs ou latins, dont tout le bagage a péri dans le naufrage des temps, retrouvent des investigateurs d’autant plus curieux et presque des sauveurs. […] Gallus, l’ami de Virgile, les avait traduites ou imitées en vers latins, comme Virgile semble y faire allusion dans la belle églogue où il introduit son ami. […] Il semble qu’une loi fatale asservisse les talents des diverses littératures aux mêmes phases. […] Leur folie de gloire semblait d’autant plus incurable et plus amère, qu’elle avait été satisfaite en son temps et qu’elle n’avait pas toujours été folie. […] Mes idées s’obscurcirent de plus en plus ; je me trouvai transporté dans les galeries supérieures de la Bibliothèque royale, qui me semblaient se prolonger à l’infini ; les livres y affluaient de toutes parts, surchargeaient les rayons, débordaient les combles, et s’entassaient sur le plancher à le faire plier.

14. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

M…, sans fortune, sans pension, la fière et noble veuve avait vécu, durant deux années, de quelques économies, de la vente de quelques bijoux, des restes enfin d’une situation qui avait pu sembler brillante. […] Dessolle se retirait) ; leur vie était établie telle, ce semble, qu’elle devait demeurer longtemps. […] Il lui semble qu’elle connaisse tout de lui : oh ! […] Hervé semblait s’y attendre en ne venant pas, ou par moments il venait en vain. […] La faiblesse de Christel continuait ; la pâleur et le froid du marbre n’avaient pas quitté ses joues ; seulement elle souriait désormais, et ses yeux, d’un bleu plus céleste, semblaient remercier d’un bonheur.

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