En 1593, le Parlement de Paris, d’accord en secret avec le duc de Mayenne, protesta contre la décision des soi-disant Etats généraux de nommer reine l’Infante d’Espagne et déclara la Loi salique inviolable. […] Resterait le sacrilège secret et qui n’aurait été vu par personne, et celui-ci Frédéric le condamnerait encore et Montesquieu non. […] Il ne se trompe pas sur le mobile secret et profond de l’amour des « philosophes » pour l’antiquité à partir de la Renaissance : « En haine des croyances qui avaient jusqu’alors prévalu presque tous les penseurs furent saisis d’une irrationnelle admiration de l’antiquité, au point de méconnaître totalement la supériorité sociale du moyen âge, de quoi la masse illettrée conserva seule quelque sentiment, surtout chez les nations préservées du protestantisme… » — Cette invention du pouvoir spirituel ou simplement de l’indépendance du spirituel relativement à l’État est pourtant la base même de toute la notion des libertés modernes. « Mentalement envisagée, elle se réduit, en effet, à la division nécessaire entre la théorie et la pratique… Sous l’aspect social, elle proclame surtout la distinction naturelle entre l’éducation et l’action ou entre la morale et la politique, dont personne aujourd’hui n’oserait directement méconnaître l’essor continu comme l’un des principaux bienfaits d’une civilisation progressive. […] Il y a donc entre le polythéisme et l’Etat antique beaucoup plus de rapports secrets, intimes et profonds qu’on ne croit, et rien n’est plus naturel que l’horreur et la terreur de l’État antique en présence de là religion nouvelle qui seule entre toutes les religions attaquait le polythéisme lui-même et son principe. — Bossuet, que Voltaire a trop méprisé et n’a pas assez lu, a vu ces choses parfaitement et les expose en un langage qui a sur celui d’Auguste Comte quelques avantages de clarté et d’agrément : « Rendez à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu. […] Les assemblées secrètes qui bravaient d’abord dans les caves et dans les grottes les lois de quelques empereurs romains formèrent peu à peu un Etat dans l’Etat ; c’était une République cachée au milieu de l’Empire. » C’est donc, non comme chrétiens hérétiques, mais comme chrétiens républicains que les rois de France ont redouté protestants et jansénistes, et qu’ils les ont combattus.
Degas, nous avons vu par lui saisis, comme jadis par Hals, et par notre grand Daumier, les plus insaisissables secrets du mouvement et de la vie. […] Cette inutilité est pourtant si manifeste que les critiques eux-mêmes, dans le secret de leur cœur, n’ont pu éviter de la reconnaître. […] Tel est, si je puis dire, le schéma des événements que me narrait ma nourrice, dans son zèle à me révéler quelques-uns des principaux secrets de la vie. […] Mais voici qu’on peut amener — et ici encore une abondance de preuves, de précautions et de témoignages — une personne humaine à deviner, sans un mot prononcé, les plus secrets détails d’une pensée étrangère. […] Et ce furent les voix secrètes des choses qui lui offrirent un concert.