/ 2186
727. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

La science elle-même était à faire. […] Ce qu’il y avait alors, c’était de l’érudition, non de la science. […] La méthode même pour arriver à la science n’était pas découverte. […] À l’en croire, l’ignorance serait la vraie science de l’humanité. […] On y trouve des savants qui associent la religion à la science, et pour qui la science est une sorte de religion.

728. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Charles Magnin ou un érudit écrivain. »

Il fit de très bonnes études sous l’Empire, études toutes littérales, telles qu’on les faisait alors, sans aucune notion et teinture des sciences mathématiques, physiques et naturelles. […] Magnin prenait occasion de tracer tout un tableau magistral et d’exposer une histoire abrégée de l’art (architecture et sculpture) pendant plusieurs siècles ; il en déroulait les transformations graduelles et en décrivait les manières successives avec une science, un goût, une précision qui supposaient vraiment une longue pratique : c’était à faire illusion. Je dis illusion à dessein, car toute cette science n’était en effet qu’une appropriation heureuse et instantanée de l’écrivain : c’était du talent de metteur en œuvre, de rédacteur ingénieux et élégant. […] J’y reviens avec plaisir, et j’insiste désormais sur cet ordre de services par lesquels il survivra aux souvenirs de sa génération et laissera un nom dans la science. […] Magnin, au nom de l’Académie des inscriptions, a dit : « Sa place pouvait sembler également marquée à l’Académie française : peut-être eût-il réuni ce double honneur littéraire, s’il n’eût lui-même été d’avis que la possession d’un seul fauteuil dans l’Institut de Fiance suffit aux aspirations de quiconque a bien mérité des lettres, des arts ou de la science. » M. 

/ 2186