La science elle-même était à faire. […] Ce qu’il y avait alors, c’était de l’érudition, non de la science. […] La méthode même pour arriver à la science n’était pas découverte. […] À l’en croire, l’ignorance serait la vraie science de l’humanité. […] On y trouve des savants qui associent la religion à la science, et pour qui la science est une sorte de religion.
Il fit de très bonnes études sous l’Empire, études toutes littérales, telles qu’on les faisait alors, sans aucune notion et teinture des sciences mathématiques, physiques et naturelles. […] Magnin prenait occasion de tracer tout un tableau magistral et d’exposer une histoire abrégée de l’art (architecture et sculpture) pendant plusieurs siècles ; il en déroulait les transformations graduelles et en décrivait les manières successives avec une science, un goût, une précision qui supposaient vraiment une longue pratique : c’était à faire illusion. Je dis illusion à dessein, car toute cette science n’était en effet qu’une appropriation heureuse et instantanée de l’écrivain : c’était du talent de metteur en œuvre, de rédacteur ingénieux et élégant. […] J’y reviens avec plaisir, et j’insiste désormais sur cet ordre de services par lesquels il survivra aux souvenirs de sa génération et laissera un nom dans la science. […] Magnin, au nom de l’Académie des inscriptions, a dit : « Sa place pouvait sembler également marquée à l’Académie française : peut-être eût-il réuni ce double honneur littéraire, s’il n’eût lui-même été d’avis que la possession d’un seul fauteuil dans l’Institut de Fiance suffit aux aspirations de quiconque a bien mérité des lettres, des arts ou de la science. » M.