/ 1880
328. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 janvier 1886. »

Donc, contradiction entre ce que le Maître sentait, ce qui l’inspirait pendant la création du drame, et ce qu’il écrivait, ce qu’il a mis sur la scène. […] On trouvera difficilement dans Lohengrin quelque chose qui, comme vérité et caractérisation dramatiques, puisse être comparée aux doubles chœurs du troisième acte du Hollandais, ou au commencement de la scène entre le Hollandais et Senta au deuxième acte ; le motif même du Hollandais est dans le style de la troisième période, — le récit de Tannhaeuser en approche singulièrement. Dans l’ordonnance de certaines scènes de Lohengrin surtout dans les nombreux chœurs, il y a un retour vers l’opéra aux dépens du drame. […] La Valkyrie est particulièrement réussie, elle est, certes, supérieure aux Maîtres Chanteurs ; nous en citerons un des meilleurs passages : (Acte III, scène dernière, « nicht straf ich dich erst… »)            Quel châtiment, cœur indompté,    A mérité ta désobéissance ? […] de cette traduction : (Même scène : « Wollt ihr mich hœhnen ?

329. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Enfin, grâce à lui, ils font entrer en scène, même sans en parler, le passé, le passé que toute noblesse évoque naturellement, et qui est en nous à l’état de passion, amour ou haine. […] L’ouvrier, voilà une autre catégorie de personnages qu’il faut s’habituer à voir entrer en scène dans le roman comme ailleurs. […] Ils se groupent, s’opposent, forment l’ébauche du drame, comme des marionnettes qu’on mettrait sur une scène pour figurer les acteurs futurs. […] Le cadre, le paysage, le décor de la scène est déjà dessiné. […] La seconde opération de l’esprit est bien différente, celle de la mise au point, l’approfondissement des caractères, la combinaison des scènes, la création des personnages accessoires que l’idée maîtresse n’a pas nécessairement évoqués.

/ 1880