Il ne s’agit pas de savoir si, un an après, résumant dans son livre des Considérations les événements accomplis, elle a écrit « que c’était une niaiserie de vouloir masquer un tel homme que Napoléon en roi constitutionnel » ; il s’agit de savoir ce qu’elle a pu écrire dans les premiers instants, quand l’avenir était encore incertain, et en apprenant ces concessions inattendues et si entières que faisait l’Empereur à la force des choses et aux exigences de l’opinion. […] « Vous me direz que la Coalition a bien su arriver jusqu’à Paris, l’année dernière. […] N’ayez donc pas tant peur, Messieurs les doctrinaires, qu’elle ait été patriote une fois comme le peuple : savez-vous bien qu’elle avait plus d’imagination que vous, je n’ose dire de cœur, et qu’elle n’était des vôtres qu’à demi ? […] Thiers un tout autre homme pour la crédulité que ne saurait l’être un esprit si sagace et si clairvoyant. […] Qu’il eût mieux aimé gouverner autrement, cela ne saurait faire un doute ; mais son souverain bon sens, supérieur à ses goûts et à ses passions même, reconnut-il alors l’empire des faits et résolut-il de s’y soumettre ?
On y voit tout, on y sait tout, on y dit tout ; on assiste aux consultations et à leur résultat ; on y a la formule des purgatifs divers, des pommades, emplâtres, lavements, etc. […] on a fait tout cela pour Louis XIV ; nous savons maintenant jour par jour le compte de ses maladies, de ses indispositions, la nature de ses fièvres, le sujet et la matière de ses indigestions ; on ne nous fait grâce de rien. […] Je ne sais si l’on a assez noté que ce roi, réputé le plus beau de sa Cour et de son temps, était assez fort gravé de la petite vérole. […] Je ne sais s’il y a un rapport exact à établir entre ces deux ordres de faits dont l’un survécut si fort à l’autre. […] Charles-Quint, près d’abdiquer, et « qui savait commander à ses passions, ne savait pas contenir ses appétits61. » Infirme et avec une santé détruite, il se gorgeait d’huîtres, de poissons, de boissons glacées les plus nuisibles.