Mais des soldats, presque aussi bourreaux que les bandits que nous avions à craindre, loin de s’opposer à eux, nous firent descendre plus de cent marches à grands coups de crosse de fusil, jusque dans la rue, où nous nous trouvâmes abandonnés et sans secours au milieu de cette populace altérée de notre sang.
C’est le genre d’énergie qu’adore Stendhal. « L’énergie du moyen âge », les crimes furieux du xive siècle, la soif délirante de vengeance tout à coup s’épanchant avec ivresse, le sang qui monte au cerveau et qui force à tuer avec un accès sauvage de joie folle, voilà l’énergie dont Stendhal cite cent exemples avec complaisance, et en s’écriant : « Il n’y a plus d’énergie en Europe depuis le xve siècle. » A cet égard, le xive lui semble déjà une décadence, le temps de Napoléon une pâle et courte renaissance.