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1810. (1884) L’art de la mise en scène. Essai d’esthétique théâtrale

À la vérité, l’école qui s’intitule naturaliste paraît avoir une grande prédilection pour  la forme du roman. […] Au théâtre, le poète, présent mais silencieux, n’y peut plus animer la nature et lui insuffler, comme dans le roman, une sorte de force passionnelle active.

1811. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

C’est alors, du reste, qu’on voit se prononcer les traits de cette philosophie qu’on peut dire française, et à côté de laquelle toute autre semble plus ou moins exotique, la philosophie du sens commun : en spéculation celle des apparences, en pratique celle du juste milieu, combinée avec le scepticisme quant aux choses invisibles ; philosophie qui, déjà perceptible dans le Roman de la Rose, se retrouve tout entière, et dans son plein développement, dans les écrits de Voltaire3. […] Madame de Sévigné appuie par-dessus tout sur la tendresse de cœur de La Rochefoucauld pour sa famille et ses amis : « M. de La Rochefoucauld a perdu sa mère ; je l’en ai vu pleurer avec une tendresse qui me le faisait adorer ; c’était une femme d’un extrême mérite ; et enfin, dit-il, c’était la seule qui n’ait jamais cessé de m’aimer… Le cœur de M. de La Rochefoucauld pour sa famille est une chose incomparable ; il prétend que c’est une des chaînes qui nous attachent l’un à l’autre176. » Ailleurs elle le voit pleurer au récit d’une action généreuse ; plus loin elle se console d’avoir été dupe d’une plaisanterie en ajoutant : « Si je voulais, je vous citerais M. de La Rochefoucauld, qui était aussi aisé à tromper que moi ; mais il avait tant d’autres sortes de mérites, que je n’en puis pas faire une consolation, ni une comparaison177. » En parlant de son goût pour les romans de la Calprenède et les grands coups d’épée, Madame de Sévigné ajoute : « Si je n’avais M. de La Rochefoucauld pour ne consoler, je me pendrais de trouver encore en moi cette faiblesse178. » À ces témoignages, on en pourrait joindre une foule d’autres répandus dans les lettres de l’aimable amie de La Rochefoucauld.

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