Ici j’entends des érudits de nos jours qui en parlent bien à leur aise, et qui disent (MM. de Schlegel en tête) : Cette poésie française élevée existait au moyen-âge, elle était dans les romans de chevalerie, dans ces chansons de geste qu’on exhume chaque jour, dans ces traditions vraiment modernes où il fallait l’aller chercher comme à sa source naturelle, et non chez les Grecs et les Latins. […] Depuis un siècle on n’avait sur tout cela en France que des romans en prose interminables, affadissants.
Sénecé, dans l’itinéraire qu’il retrace, n’est qu’un imitateur du Roman de la rose et de la Clélie de Mlle de Scudéry. […] Chose singulière, ou plutôt chose ordinaire et assez commune aux vieillards, il prétendait n’y rien reconnaître de ce qu’il avait vu, à tel point que les mémoires de Retz (1717), en raison de deux ou trois erreurs de fait qu’il y relevait, lui semblaient un roman fabriqué par quelque homme de lettres de Hollande.