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854. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

On pensa donc d’abord à traduire les auteurs grecs et romains, puis à les imiter, puis enfin, on s’enhardit jusqu’à créer des pièces à sujets non encore traités. […] Ils ne pouvaient se faire à l’idée du Père Éternel, de son Fils, de la Sainte Vierge et du diable, cédant le pas à Priam, à Cléopâtre, à Didon, à Marc-Antoine et autres personnages des histoires grecque ou romaine. […] Rotrou, comme les maîtres qui vinrent après lui, Corneille, Racine, Molière, puisa aux sources pures des Grecs et des Romains. […] Il n’en est pas moins vrai que pendant plus de trente années encore, on vit à la Comédie-Française les femmes des consuls romains et des héros grecs en robes bouffantes, la tête surmontée d’énormes coiffures inventées souvent par le mauvais goût de l’actrice. […] Bientôt Virginie, de La Harpe, les Gracques, d’André Chénier, furent joués avec l’habillement de l’époque ; puis les acteurs et les actrices, Romains ou Grecs, à la scène, se vêtirent en Romains et en Grecs : puis enfin, en dernière analyse, à partir du commencement de ce siècle, on devint au théâtre d’une rigidité extrême pour l’exactitude du costume.

855. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIe entretien. L’homme de lettres »

Il adore la Providence que le naturaliste romain a méconnue, mais il l’adore en nous la faisant aimer. […] Laisser mourir de faim ses enfants eût été sans doute plus romain, mais eût-ce été moins barbare ? […] Le son seul de sa voix et sa physionomie douce et ascétique ne pouvaient être exprimés que par le mot dantique ou romain: Vertu.

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