Il a pourtant d’agréables et justes passages, comme celui-ci par exemple, qui peint Louis XIV dans son caractère de familiarité grave et de haute affabilité : De ce fonds de sagesse sortait la majesté répandue sur sa personne : la vie la plus privée ne le vit jamais un moment oublier la gravité et les bienséances de la dignité royale ; jamais roi ne sut mieux soutenir que lui le caractère majestueux de la souveraineté. Quelle grandeur quand les ministres des rois venaient au pied de son trône ! […] Ici on croit entendre dans Massillon celui à qui Louis XIV avait adressé quelques-unes de ces paroles si justes, si flatteuses, si parfaites, et qui, amateur passionné du noble et bon langage, avait regretté de ne point puiser plus souvent à cette source élevée, de ne point entendre plus souvent dans son roi l’homme de France qui parlait avec le plus de propriété et de politesse.
J’ai une fois joliment repris un de nos ducs ; comme il se mettait à la table du roi, devant le prince de Deux-Ponts, je dis tout haut. : « D’où vient que M. le duc de Saint-Simon presse tant le prince de Deux-Ponts ? […] Un jour, elle fit devant tous une scène à la duchesse de Berry, sa petite-fille, qui était venue chez elle le soir en déshabillé, dans une mise de fantaisie, et qui se préparait à aller aux Tuileries en cet équipage : Non, madame, rien ne peut vous excuser, lui disait-elle en coupant court à toute explication ; vous pouvez bien vous habiller le peu souvent que vous allez chez le roi, puisque je m’habille tous les jours, moi qui suis votre grand-mère. […] Du temps de Louis XIV, on décachetait les lettres à la poste et on les lisait ; on en faisait des extraits qu’on montrait au roi et quelquefois à Mme de Maintenon.