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677. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale »

La jeunesse du grand Condé d’après M. le duc d’Aumale 57 Ce doit être une chose agréable que d’être prince, non pas roi ou empereur (ceux-là ont de trop lourdes servitudes, s’ils ont peut-être des joies d’orgueil plus intenses), mais grand seigneur porteur d’un grand nom historique, prince en retraite dans une démocratie et, si vous voulez, vaguement prétendant. […] Vous me direz qu’il est arrivé à des bourgeois, écrivant sur les rois et sur les princes, d’apporter dans leur étude un respect beaucoup plus superstitieux et d’être beaucoup plus éblouis par le nom de leurs héros que M. le duc d’Aumale. […] A quinze ans il vient à Paris faire sa révérence au roi, se rend à Saint-Maur auprès de sa mère, « qu’il n’avait pas encore eu l’occasion de voir souvent », et va rejoindre son père dans son gouvernement de Dijon, où il complète ses études. […] Il le recommande avant de mourir, au roi qui, mourant lui-même, lui donne un commandement en chef. […] L’ingénieur du roi, M. de Beaulieu, qui nous a laissé sur les batailles de cette époque une série de gravures presque toujours fort exactes, représenta le combat au moment même où Gassion exécute son mouvement tournant.

678. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « V »

L’Alpenrosen est l’histoire d’un singulier amour du roi pour une jeune fille de la petite noblesse bavaroise, Elisabeth *** (le nom de Rebach donné par l’auteur est un pseudonyme). Cette jeune fille, qui habitait avec sa sœur près de Hohenschwangau, passionnément éprise du roi, se fit remarquer de lui en lui portant à Munich un bouquet de fleurs sauvages. […] Bajovar nous donne les lettres du roi. Ce roman, tout platonique, eut une fin touchante : la jeune fille, pour prévenir le roi de la rupture d’un pont sur lequel il devait passer, était restée plusieurs heures sous la neige à l’attendre ; elle mourut, quelques jours après, d’une pleurésie. […] Que n’aurais-je pas à éprouver, à subir de ce monde vénal et méprisable, si je n’étais pas Roi, si je ne pouvais pas lui mettre le pied sur la nuque, quand je veux ?

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