Il lui conseille d’être au plus tôt un Monk, c’est-à-dire un restaurateur des rois légitimes : « Hâte-toi, s’écriait-il dans une apostrophe finale, de dissiper nos craintes et les tiennes ; hâte-toi de remplir nos vœux et d’achever ta gloire. […] Lacretelle, un projet d’appel au roi au sujet de la loi sur la presse : M. Michaud, avec toute la compagnie, adhéra, et le lendemain il fut destitué de sa place de lecteur du roi. […] Michaud n’avait jamais considéré sa place de lecteur du roi comme un lien ; il comprenait très bien les conditions de la presse, en ce sens que, pour avoir action sur le public, il ne faut rien accepter du pouvoir. […] Une révolution s’était accomplie pendant son absence, et avait emporté dans l’exil les rois de sa prédilection.
» — D’où il s’ensuivait que l’Assemblée nationale lui devait son existence, qu’elle avait reçu uniquement de lui son empire, et qu’elle était une fille ingrate et dénaturée autant que les filles du roi Lear ; pauvre vieux roi, un peu plus errant toutefois que ne l’était M. […] de laisser l’Assemblée s’ouvrir, sans faire prendre au roi l’initiative des mesures en litige ? […] Eut-il tort ou raison de ne point assister à la séance royale du 23 juin, où le roi tint un discours qu’il désapprouvait ? […] C’est une réflexion que j’ai souvent faite avec les autres ministres du roi ; et, quoique mon caractère soit malheureusement inquiet, quoique toute ma vie j’aie porté mes regards en arrière pour me juger encore dans les choses passées, quoique mon esprit se soit ainsi chargé de toute la partie des remords dont ma conscience n’eut jamais que faire, néanmoins, et à mon propre étonnement, je cherche en vain à me faire un reproche. […] Le moment d’éblouissement et d’ivresse, l’apogée de sa vie, ce fut son retour après le 14 Juillet, lorsqu’il reçut à Bâle la lettre du roi et celle de l’Assemblée nationale qui le rappelaient.