Mais l’histoire est restée silencieuse ; elle est restée comme cet Amour, fils du Mystère, que l’iconologie nous représente un doigt sur les lèvres, carquois plein, arc renversé : car le silence, c’est le désarmement de l’histoire. […] Tous les autres restent dans le vague : c’est de la fumée qu’on étreint. […] En effet, si on ne veut pas rester simplement dans la contemplation extérieure, et par conséquent bornée, des chefs-d’œuvre laissés par le plus grand des poètes dramatiques, il faut pénétrer par l’analyse dans les profondeurs de son talent, qui s’ouvrent toutes, en tout talent, ces profondeurs, sur les choses morales de la vie. […] Guizot l’a touchée, cette question, avec cette hauteur impassible de langage qui peut toucher hardiment à tout et voudrait bien l’amener à la lumière, mais il la laisse bientôt retomber dans les ténèbres qui l’enveloppent, — et ceux qui aiment Shakespeare restent épouvantés, ou du moins inquiets, en face de ces Sonnets, d’un sentiment et d’une expression tellement androgynes qu’on se demande si le génie qui parle ainsi est le génie de l’amour ou le génie de l’amitié… Tel est pourtant l’incomplet de cette histoire et de cette critique que nous a donné Guizot dans cette œuvre, trop courte d’ailleurs, intitulée la Vie de Shakespeare. […] Et après lui comme après Guizot, la Vie de Shakespeare n’en restera pas moins toujours au concours de l’Esprit humain.
Carbon ne restait pas inactive. […] En politique, Berthelot resta fidèle aux principes de son père. […] Quand nous entrâmes en rapports, il me restait un attachement tendre pour le christianisme. […] Cette règle m’est restée très profondément gravée dans l’esprit. […] Le temps qui peut me rester à vivre, en tout cas, sera consacré à des recherches de pure vérité objective.