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642. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Collé. »

Le XVIIIe siècle le savait de reste, et il a joui de Collé comme de son bien ; il l’a apprécié à sa valeur. […] Tout le reste, que nous y ajoutons de notre cru, n’est qu’invention et surcharge, pure broderie. […] Collé, de sa personne, était et reste, à nos yeux, le plus parfait exemple, et peut-être le dernier, de la pure race gauloise non mélangée ; c’est le dernier des Gaulois : ennemi de l’anglomanie, de la musique italienne, des innovations en tout genre, ennemi des dévots et des Jésuites, il ne pouvait non plus souffrir Voltaire, trop brillanté selon lui, trop philosophique, trop remuant, un Français du dernier ton et trop moderne, il l’appelait « ce vilain homme », et il abhorrait aussi Jean-Jacques à titre de charlatan. […] Il faut croiser les races pour l’esprit comme pour le reste, sans quoi l’on croupit sur place et, par trop de peur de s’abâtardir, on n’engendre plus.

643. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — Note »

« Au reste, tout ceci doit être pris par vous d’une façon plutôt générale qu’applicable absolument à M. […] Nous sommes tristes, malheureux, souffrants ; l’amertume nous vient de tous côtés ; nous donnerions le reste des jours qui nous sont comptés pour voir, ne fût-ce qu’une heure, un visage ami, pour presser une main sincère, pour entendre des paroles d’encouragement et de bonté. […] ce sont de vains besoins du cœur qu’il faut étouffer, car à cette heure-là nos amis sont occupés ailleurs : l’un songe à la gloire, l’autre à ses amours, un autre boude on ne sait pourquoi, et l’on reste seul. […] Le reste ne vaut pas la peine qu’on se donne pour manger et dormir tous les jours. 

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