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485. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Il n’a pas le brio de Fervaques, qui est un chaud écrivain d’après Balzac ; qui a fait ses études dans Balzac ; qui a bu du Balzac avec ivresse et dont l’haleine sent le Balzac, comme l’haleine de l’homme qui en a bu sent le romanée et le chambertin dont elle reste longtemps parfumée… Balzac n’aurait pas existé, que Bachaumont ne serait pas moins tout ce qu’il est comme écrivain et comme observateur. […] Et, dans ce cas-là, il y aurait encore la question de la ressemblance et de la vérité à débattre… Mais si cette Rolande, qui est la reine de ce roman et qui doit emporter avec elle l’intérêt humain du livre, au lieu d’être un monstre social n’est plus qu’une exception, un fait particulier de tératologie, enfin un monstre individuel, le chêne n’est pas responsable des champignons vénéneux qui croissent sur ses racines et je n’ai plus rien à dire à des romanciers qui ont — selon ma poétique, à moi — le droit de tout peindre, s’ils sont vraiment des peintres puissants… Seulement, il reste ceci entre nous : ont-ils peint leur monstre individuel avec le sentiment qu’ils auraient dû mettre dans leur peinture pour qu’une telle horreur fût sauvée par la beauté de la peinture et par l’impression, tragiquement morale, qu’elle devrait laisser dans les cœurs ? […] Peindre la figure d’un monde qui reste là, ce n’est pas une affaire. […] Le pêle-mêle de la démocratie, la légalité tombant de la loi dans les mœurs, n’ont pas encore fait la société qui doit remplacer la société ancienne pulvérisée et dont il ne reste plus que des atomes dispersés !

486. (1908) Après le naturalisme

Le reste ne dépend pas de nous. […] De sorte que toute la besogne reste à recommencer depuis le premier terme. […] La plupart du reste ne s’en sont pas cachés. […] Au reste, sachons bien que les deux séries de faits ne sont pas comparables. […] Le reste ne le regarde pas, n’est pas littérature.

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