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1507. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Il présenta le jeune Voltaire chez la vieille et célèbre Ninon de Lenclos, reste de beauté, de vice et d’esprit qu’un siècle transmettait à l’autre comme un scandaleux héritage. […] Sa fortune considérable, indépendante des caprices et des confiscations des gouvernements, était en partie disponible, en partie placée en rentes sur les différentes contrées de l’Europe ; elle s’élevait à deux cent mille livres de rente ; ses besoins personnels bornés laissaient une grande partie de ce revenu à la disposition de ses goûts pour des libéralités princières, le reste en économie pour les éventualités extrêmes de sa vieillesse. […] Voltaire ne croyait, à cet égard, qu’à l’histoire ; il ne méconnaissait pas l’influence considérable de la lâcheté humaine sur l’esprit humain ; il savait combien l’épée a fait apostasier d’idées dans le monde ; il pensait que le christianisme lui-même avait été considérablement favorisé dans ses développements rapides par les armes de Constantin, tournées contre les restes du polythéisme mourant. […] Son neveu, l’abbé Mignot, enleva nuitamment ses restes mortels, et les ensevelit dans l’église de l’abbaye de Seillères, en Champagne.

1508. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre II. La première génération des grands classiques — Chapitre III. Pascal »

Mais il reste dans le monde, et continue ses travaux. […] J’admets donc qu’il y ait de l’injustice ou de l’excès dans les attaques de Pascal, et j’en fais la part aussi large que possible : mais il reste qu’en gros il a fait une oeuvre juste et salutaire. […] Jamais rien, chez lui, ne reste banal et superficiel. […] Que lui reste-t-il donc, « sinon d’apercevoir quelque apparence du milieu des choses » ?

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