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44. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

En effet, je lui rendis les derniers devoirs, en faisant la plus extrême violence à mon cœur. […] Consalvi fut sensible, mais inébranlable ; il ne lui rendit même pas sa visite. […] Il s’y rendit avec la jeune impératrice, sous prétexte d’une partie de chasse. […] Après l’abdication de 1814, le consentement de l’Empereur et la force des événements le rendirent libre. […] Mais lorsque ma visite ne pourra pas l’importuner, elle me fera prévenir, et je me rendrai chez elle avec empressement.

45. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Pour rendre son français plus agréable, il a sacrifié la période de Cicéron ; il a coupé, retourné les phrases de son modèle, ce qu’au contraire a voulu éviter le jeune traducteur, plus fidèle à l’ordre et au tour périodique du latin. […] Les journaux d’alors rendirent à l’envi un compte favorable de cette Épître à Delille. […] Le portrait du Pindare décharné, récitant ses vers sur un grabat jadis magnifique, marqué au chiffre galant de Diane, et sous un dôme de damas qui semblait du temps de Henri II, est très bien rendu et pris dans son cadre : j’y renvoie les amateurs95 ; il y a du bon Boileau dans ces vers-là. […] Daru, dans les Odes, ne rend pas assez le mouvement lyrique ; il n’entre pas dans le svelte et le découpé des rythmes. […] En un mot, dans bien des cas il rend les armes, au nom de notre langue, avant d’avoir fait les derniers efforts d’adresse et de souplesse de nerf dans la lutte.

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