Quelques propositions, que nous rencontrons souvent sous une forme plus ou moins claire, semblent vouloir dire que notre méthode de classification implique quelque chose de plus que de pures ressemblances. […] Comme il est très difficile d’établir la consanguinité entre les diverses branches de quelques familles nobles très anciennes, même à l’aide de leur arbre généalogique, et qu’il est presque impossible d’y réussir sans un pareil secours, on peut concevoir la difficulté invincible que les naturalistes ont dû rencontrer quand ils ont voulu représenter, sans l’aide de figures, les affinités diverses qu’ils aperçoivent entre les nombreux membres éteints ou vivants d’une même grande classe naturelle. […] — J’ai essayé de montrer dans ce chapitre que le classement de tous les organismes qui ont vécu dans toute la suite des temps en groupes subordonnés à d’autres groupes ; le lien de parenté qui rattache les uns aux autres tous les êtres vivants et éteints en un seul grand système par des lignes d’affinités complexes, tortueuses et divergentes ; les règles suivies par les naturalistes dans leurs classifications et les difficultés qu’ils rencontrent ; la valeur relative qu’ils accordent aux caractères les plus constants et les plus généraux, qu’ils soient du reste d’une importance vitale plus ou moins grande, ou même sans aucune utilité, comme les organes rudimentaires ; la grande différence de valeur entre les caractères analogiques ou d’adaptation et les affinités véritables : toutes ces règles, et encore d’autres semblables, sont la conséquence de la parenté commune des formes que les naturalistes considèrent comme alliées, et de leurs modifications par sélection naturelle, qui résultent des extinctions d’espèces et de la divergence des caractères.
Chapitre VI : l’art et les voyages Avant de poursuivre cette étude sur Gœthe que je veux mener à bien, je hasarderai une observation, non pour me donner le courage de continuer, — je l’avais en commençant cette étude et quoi qu’il pût arriver, — mais pour redoubler en moi le plaisir d’un travail sincère, qui n’a pas encore rencontré, que je sache, de contradicteur4. […] Je trouve très beau à notre Balzac, rencontré, pendant les trois jours de juin sur les ponts où il pleuvait des balles, par un ami qui lui reprochait de n’être pas préoccupé des malheurs publics et de la Révolution, de répondre comme il répondit : « Mon cher, je fais en ce moment une chose plus difficile qu’une révolution, c’est le mariage de M. de Vandenesse avec mademoiselle de Mort-sauf », Seulement, pour revenir à Gœthe, son rêve, à lui, ne fut jamais une absorption. […] Le long de ces six cents mortelles pages, j’ai rencontré deux expressions à noter.