À propos de chaque chose sérieuse, en politique, en morale, en religion, il avait quelque apologue, quelque bon conte à faire, un conte gai, fou, imprévu, qui vous faisait rire à chaudes larmes, comme il disait, et qui recelait souvent une moralité profonde. […] Ainsi, au moral, nos illusions intérieures sur la liberté, sur la cause première, ont engendré la religion, la morale, le droit, toutes choses utiles, naturelles à l’homme, et même vraies si l’on veut, mais d’une vérité purement relative et toute subordonnée à la configuration, à l’illusion première. En religion, en morale, on sent où une telle manière de voir le mène. […] Que faire dans un pays où l’on ne dispute de rien, pas même de religion ?
Leur religion sera la religion « du sentiment », celle-là qui croit que, si Dieu se manifeste et se fait sentir en nous de quelque façon, ce n’est pas tant dans les états les plus virils, les plus fiers et les plus noblement déterminés de notre âme que dans ses émotions les plus vagues et les plus diffuses. […] Barbey d’Aurevilly a écrit une page étincelante pour démontrer l’infamie de la religion naturelle, par le fait qu’elle était la croyance de Robespierre. […] Ce fut comme un dogme de la religion de l’amour romantique. […] La religion est une de ces forces, de ces influences. […] La religion et, ce qui est plus puissant encore^ la superstition la protégeaient contre leurs mauvaises pensées.