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19. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Jules De La Madenène » pp. 173-187

Si pour bien voir il faut avoir le regard pur, qui l’eut jamais plus essuyé de toute écume, et de toute ombre, colère, mépris, terreur, pessimisme quelconque, que cet observateur, aux yeux clairs, qui traduit toujours son observation avec une expression de la même clarté que son regard ? […] Or, ces faits et ces épisodes sont nombreux ; c’est la lutte engagée par Espérit contre tous les obstacles, qui amène devant le regard les événements et les personnages. […] Seulement William Godwin a le sombre anglais, le regard noir, l’âpreté, la brusquerie, l’amertume. […] Il a le regard transparent, et peint la tête dans la lumière, y mettant la passion elle-même, dans cette lumière, quand il la peint furieuse et sauvage.

20. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

S’il s’agissait de moi personnellement, j’avouerais que je préfère la musique à la peinture, sans doute parce que la nature m’aura doué d’une oreille plus sensible que le regard. […] Son regard couvait toute cette couvée éclose de son amour et nourrie de son travail d’artisan ; il se délassait le soir et les jours de fête par la lecture. […] La solitude approfondit tout, même le premier regard sur la vie dans la naïve enfance. […] L’ombre de ses longs cils sur ses joues, le soir, quand elle lut en notre présence la prière d’avant la nuit aux enfants, flotte encore dans mes regards après quarante ans, comme si la lampe qui éclairait son suave profil n’était pas éteinte encore. […] Aussi voyez comme il évite de distraire leurs regards ou les regards des spectateurs par tout luxe surabondant de paysages.

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