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998. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Quand on crut que tout était dans l’état de décence qu’il fallait, on en donna avis au roi, et ce prince, s’y étant transporté, y fit en personne toutes les cérémonies qu’on a imitées depuis, c’est-à-dire qu’on le reconnut solennellement pour maître, et qu’il lui rendit, en cette qualité, les mêmes hommages que s’il eût été vivant et qu’il l’instruisît encore dans la morale, les sciences et le gouvernement. […] Les empereurs mêmes ne s’en dispensent pas ; ils vont, en tant que représentant la nation, rendre hommage à celui que la nation a reconnu solennellement pour maître, et c’est le fondateur de la dynastie des Han qui le premier en a donné l’exemple. […] Il ne dédaigne pas de raisonner et de discuter lui-même, dans de fréquents manifestes, ses actes avec eux ; il est contraint de reconnaître pour juge, non la force, mais l’intelligence. […] On a dû reconnaître dans cette affaire que la justice et l’humanité m’ont dicté seules la conduite que j’ai tenue. […] Cependant le lettré rebelle a osé me proposer de me reconnaître coupable aux yeux de tout l’empire, et de nommer publiquement une autre impératrice, en réparation de ma faute et pour l’entière satisfaction de mes sujets.

999. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

(Voyez les quatre têtes de buffles et de bœufs dans les Moissonneurs et dans le tableau de la Madonna dell’ Arco de Léopold Robert, et vous y reconnaîtrez ces réminiscences du Jura.) […] (On reconnaît également ici l’horizon des lagunes de Venise dans le tableau des Pêcheurs de Léopold Robert ; on voit que cette image d’enfance, restée dans ses yeux, avait besoin d’en sortir et de se reproduire sur la toile. […] (J’ai reconnu plus tard ce char rustique dans celui du tableau des Moissonneurs ou du Retour de la fête d’Arco.) […] Elle a noué autour de ses cheveux, à demi détachés, une couronne de fleurs sauvages d’un admirable éclat ; on y reconnaît les bleuets, les œillets rouges, les marguerites blanches, les pavots mêlés à des épis de folle avoine, toutes fleurs des hauts pâturages du Jura transportées par réminiscence sur le front de la fille des Abruzzes. […] Mais ce désir même, qui n’était encore que rêve confus du cœur, qui devint plus tard passion, et enfin mort, ne faisait que de naître en lui et peut-être ne le reconnaissait-il pas encore lui-même : c’était un amour.

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