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557. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VI. Le Bovarysme essentiel de l’humanité »

Dès que l’on tente pourtant de se représenter ce que pourrait être le mode de production d’un acte libre, on est contraint de faire appel à des éléments qui entrent nécessairement dans la genèse de tout acte, dont il est impossible de jamais faire abstraction et dont il faut bien reconnaître qu’ils ne sont pas sous notre dépendance. […] Ainsi l’automatisme, qui est universel, ne se reconnaît que si quelques-uns des fils sont cassés qui font mouvoir les bons automates. […] Il se croit intéressé au triomphe de cet instinct : il emploie à son service toutes les ressources de son intelligence et de sa volonté, et cette, lutte se termine au profit d’un être où il ne se reconnaît plus lui-même. […] Il faut reconnaître en effet que le besoin d’assurer à la vie humaine une survie a trouvé dans les religions les plus primitives et les plus grossières un assouvissement plus immédiat et plus sûr que dans les religions les dernières venues.

558. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

La France donna alors le magnifique spectacle d’une nation tout entière qui cherche de bonne foi le vrai et le juste, et ne reconnaît en toute chose d’autorité que la raison. […] Au xixe  siècle, les principes des philosophes ont passé dans les faits ; la Révolution est accomplie ; la nation, reconnue souveraine. […] Vingt personnes l’ont jugé ainsi : deux cents ont reconnu la compétence des vingt juges ; cent mille répètent leur arrêt : tout cela, voix et échos, c’est le public, et le bruit que cela fait s’appelle la gloire. […] Voilà l’immense, l’universelle église, dont l’établissement n’est pas le projet d’un rêveur, mais un fait constant, aussi bien qu’admirable ; pareille à la victorieuse république que proclamait un de ses généraux, elle n’a pas besoin qu’on la reconnaisse, elle se prouve par son éclat.

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