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802. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Donc le milieu doit être tel que la sensation qu’y reçoit l’artiste ait, elle déjà, une apparence théâtrale : nécessairement, milieu de vie publique, de vie extérieure, de vie qui n’est complète qu’avec entourage et galerie. […] Les pièces étaient reçues par une sorte de comité national du goût public. […] Ce ne sont pas leurs succès qui nous rassurent : leurs meilleures œuvres furent mal reçues ; les Corbeaux, si supérieurs à la Parisienne qu’on affecte de seule connaître, subirent un accueil moins que médiocre ; Grand’mère fut jouée trois fois.

803. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

Pour qu’une conception du beau passe d’un groupe d’hommes à un autre groupe d’hommes, il faut qu’il y ait déjà entre eux certaines analogies ; une idée, comme une plante, ne s’acclimate hors de sa terre natale que si elle rencontre un sol pour ainsi dire prédisposé à la recevoir. […] Ce n’est pas en vain que le drapeau tricolore a flotté au Kremlin comme à Lisbonne ; que Hambourg a été comme Rome une préfecture française ; que les proscrits de la République, de l’Empire et de la royauté restaurée ont promené en tous pays leur fidélité aux Bourbons, aux Bonapartes ou à la liberté ; que les nations coalisées ont rendu toutes ensemble à la France la visite armée que chacune d’elles en avait reçue. […] Chacune d’elles, dans ses instants de rayonnement plus intense, répand sur le monde des idées qu’elle a marquées de son empreinte ; chacune, dans ses intervalles d’obscurcissement relatif et de reploiement sur elle-même, repense, mûrit, amende, perfectionne ce qu’elle a reçu des quatre coins du globe.

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