On sait avec quelle ivresse Alfieri parle de cette période dans l’histoire de sa vie ; on se rappelle sa douleur quand la comtesse, encore soigneuse de sa renommée, revient passer l’hiver dans les États du pape, s’établit à Bologne, et oblige son compagnon à choisir une autre résidence ; on se rappelle aussi ses transports au moment où le mois d’août, trois ans de suite, le ramène à Colmar ; on se rappelle ces explosions d’enthousiasme, ce réveil d’activité poétique, cette soif de gloire qui le tourmente, sa joie de faire imprimer ses œuvres à Kehl dans l’admirable imprimerie de Beaumarchais ; puis ses deux voyages à Paris, son installation avec la comtesse dans une maison solitaire, tout près de la campagne, à l’extrémité de la rue du Montparnasse, et tous les soucis que lui donne la publication de ses œuvres complètes chez Didot l’aîné, « artiste passionné pour son art. » Tous ces détails sont racontés dans l’autobiographie du poète, nous n’avons pas à y revenir ici ; mais ce qu’Alfieri ne pouvait pas dire, et ce qui est pourtant un épisode essentiel de cette histoire, ce sont les dernières années de Charles-Édouard, ces années d’abandon et de malheur pendant lesquelles le triste vieillard, si longtemps dégradé, se relève enfin, et retrouve à sa dernière heure une certaine dignité vraiment noble et touchante. » III L’infortuné Charles-Édouard éprouva avant de mourir une consolation inattendue. […] J’avais trop à en rougir pour l’avoir jamais racontée à personne ; je la dis seulement à mon amie quelque temps après. […] J’avais à peine terminé ce poème, que dans une de ses lettres toujours si fréquentes et si chères, mon amie, comme par hasard, me raconta qu’elle venait d’assister au théâtre à une représentation du Brutus de Voltaire, et que cette tragédie lui avait plu souverainement.
On racontera aux autres pères les exploits de leurs enfants, et moi, je n’entendrai plus parler de mon Oscar. […] Snitho, le compagnon de la jeunesse de Larmor, vint au palais de Fingal, il lui raconta les malheurs du roi de Berrathon. […] » « Raconte-nous, lui dit Fingal, les aventures de ta jeunesse ; la tristesse, comme un nuage sur le soleil, obscurcit l’âme de Clessamor : seul, sur les bords du Lora, tu ne roules que de sombres pensées.