Chaque langue, chaque race a ses traditions naturelles, en art comme en littérature, il est dangereux d’en sortir, si l’on tient à être compris, et surtout à être goûté. […] Le domaine royal de notre langue c’est la prose, la simple prose : l’esprit de la race vit en elle, triomphant. […] Ceci est affaire de races et de langues. […] Voyez Shakespeare et Goetheh, tout barbares qu’ils sont par la race, ils s’efforcent de profiter, chacun selon ses moyens et les exigences de son temps, des modèles romains et grecs. […] Henri de Régnier, Adolphe Retté, Stuart Merrill, Ferdinand Hérold, qui sont des poètes de race et de vrais artistes, mais dont cette prosodie boiteuse entrave à tout moment la marche et brise le vol.
Ce vœu de négliger les muettes dans le corps du vers répugne à notre tempérament analytique, et c’est Ronsard qui a raison quand il écrit : Mari-e, vous avez la joue aussi vermeille Qu’une rose de mai… Encore ne faut-il pas considérer comme étrangers les écrivains de race gréco-latine (Pélasges).