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1802. (1902) La formation du style par l’assimilation des auteurs

Vous étiez valet d’école : moi j’étais écolier ; vous serviez dans les initiations : j’étais initié ; vous dansiez dans les jeux : j’y présidais ; vous étiez greffier : moi magistrat ; vous étiez acteur des troisièmes rôles : moi spectateur ; vous vous laissiez tomber sur le théâtre : je sifflais ; dans le ministère, vous agissiez pour nos ennemis : moi pour la patrie ; et, pour finir le parallèle, aujourd’hui même où il est question pour moi d’une couronne, on rend justice à mon innocence : vous, au contraire, vous êtes reconnu pour un calomniateur, et il s’agit de décider si, dans ce jugement, on vous imposera silence pour toujours, en ne vous accordant point la cinquième partie des suffrages. […] Vous étiez acteur des troisièmes rôles, comparse, subordonné, négligé. […] Cherchez à dégager, de cette pensée un peu complexe et un peu touffue, le fond essentiel qui la résume, de façon à ce que chaque mot puisse jouer à lui seul le rôle d’une synthèse, et vous obtiendrez cet effet particulier du style qu’on appelle la profondeur et l’éclat, en formulant la maxime suivante : « Le malheur ne « grandit pas seulement le caractère qui lui résiste par la lutte, mais l’intelligence qui en profite par et la contemplation. » « Donnons un second exemple.

1803. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Diderot n’était qu’un charlatan chaud, qui avait des abandons, des oublis de rôle, des imprudences d’une grande beauté et d’une grande bêtise.

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