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282. (1894) Propos de littérature « Chapitre V » pp. 111-140

Mais les visions qu’il rêve se prêtent on le dirait d’elles-mêmes à l’harmonie. — Une fée le toucha de sa baguette fleurie, lorsqu’il naquit, et de cette caresse enchantée ses yeux s’ouvrirent à la Beauté. […] Par exemple, dans les premiers Cygnes, il s’adresse à la Mer : Quand rutilant et doux à l’occident splendide Le glorieux soleil s’immerge en tes flots d’or Je rêve au mythe exquis de la belle Atlantide Qui sous ta houle avide à jamais rêve et dort. […] C’est un rêve de mon adolescence que la légende fût comprise enfin jusqu’au fond d’elle-même par des lettrés dignes de la transfigurer en la touchant.

283. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1861 » pp. 361-395

Puis nous voici à errer dans un labyrinthe de corridors, de couloirs qui semblent se resserrer, ainsi que dans un rêve. « La loge nº 3, s’il vous plaît ? […] Ils me font penser à ces pauvres grands poètes nostalgiques, expatriés du ciel de leur rêve et exilés dans la vie, ainsi que ces momies dans la mort, — devant un perpétuel paysage morne. […] C’était tout à la fois une mélodie lointaine et proche, s’élevant, montant, mourant parmi nos sensations et nos pensées encore endormies, et qui nous berçait comme dans le rêve d’une musique flottante, aérienne, amoureusement divine et vague, à la façon de la lumière d’une apparition en train de disparaître. […] Mon rêve en chair et en os… » Mais il doit arriver souvent pour cette femme, ce qui arrive pour la maison dont on devient passionné, toqué, — elle est louée.

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