Ce n’est point le discours ou le récit qui peut manifester leur état intérieur, c’est la mise en scène ; ainsi que les inventeurs du langage, ils jouent et miment leurs idées ; l’imitation théâtrale, la représentation figurée est leur vrai langage ; toute autre expression, le chant lyrique d’Eschyle, le symbole réfléchi de Gœthe, le développement oratoire de Racine, leur serait impraticable.
Qu’on me donne à lire une ode, je m’attends à quelque chant sublime ou gracieux ; si l’inhabileté du poète me jette dans quelque récit, ou me détourne vers des idées satiriques, il mécontente ma disposition lyrique, sans contenter la disposition que je prête soit à l’épopée, soit à la satire.