Les Légendes de la Vallée 5 se recommandent précisément par ce naturel et cette simplicité qui firent de Sterne un si grand modèle, et il faut remercier le hasard de ce que nous pouvons placer à côté de ce roi des conteurs mélancoliques6 les essais d’un jeune homme qui sent sa vocation littéraire l’entraîner du côté des récits rêveurs et touchants. […] Nibelle, comme inspiration et comme forme, a goûté à cette candide coupe de lait écumant dans laquelle buvait Yorick… Lorsque la visée commune est la force, soit dans l’expression des caractères ou des passions, soit dans les situations dramatiques, à une époque de corruption et de décadence où l’on a transporté dans le langage, cette forme rationnelle de la pensée, la couleur torrentielle des peintres les plus éclatants, il faut savoir bon gré à un jeune homme d’avoir, dans ses premiers récits, été sobre et simple comme s’il avait eu l’expérience, et de ne s’être adressé qu’aux saintes naïvetés du cœur pour plaire et pour intéresser. […] Un autre livre de Nibelle, mais qui nous a paru très inférieur aux Légendes de la Vallée, est un petit volume de Récits antiques réunis sous le titre collectif et assez mystérieux de la Fin d’un Songe 7… Nous acceptons le titre comme excellent s’il veut dire que ces récits n’ont pas d’autre valeur qu’un rêve de rhétorique, et que l’auteur, éveillé de cette griserie au souper de Nicias, n’y reviendra plus. Nous avons rarement lu quelque chose de plus froid, de plus exsangue, que ces récits dans lesquels traînent, au milieu de leurs roses éternelles, ces vieilles idées communes de bonheur tel que les Anciens le concevaient, et l’ennui, l’horrible ennui que ce bonheur, qui ne prenait pas le fond de l’âme, devait nécessairement engendrer !
Cette œuvre accomplie, le récit est terminé. […] De même les récits de M. […] La base de ce récit est des plus équivoques. […] About : la satire mêlée au récit. […] Quel admirable récit que celui de ce suicide !