. — Je l’avais expectoré d’indignation, vraiment provoqué par d’écœurantes réalités. » Et on le sent bien, malgré les retouches de l’écrivain devenu plus difficile, et ses apaisements d’âme et de vie, et le mûrissement de trois ans passés.

L’Imitation de Jésus-Christ, si elle était ornée du nom de son auteur, serait une choquante contradiction, moins celle de l’humilité chrétienne avec la vanité littéraire, que celle de la réalité d’un bien infini avec l’ombre chimérique d’un bien d’imagination. […] Faisons un vilain rêve, qui deviendra peut-être un jour une réalité. […] Il y a de même en littérature des héros, des auteurs, des textes, idéalisés par l’imagination de plusieurs générations de lecteurs au point de n’avoir plus qu’un rapport très vague et très lointain avec la réalité. […] Or, une telle confiance n’est autorisée ni par la réalité historique des faits, ni par la vraisemblance des prévisions. […] La raison accorde, nous l’avons reconnu déjà87, que toute vérité, toute réalité objective doive, surgir aux yeux de l’homme, avec le temps, du sein de la nature qui la recèle.