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433. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. » p. 232

Tout ce que j’en dis est si pâle qu’il vaut mieux en venir à nos réalités connues. — La dernière lettre en trio chantait tout ce que je demande à Dieu : l’espoir et l’harmonie ! […] C’est ce qui ressort avec énergie de ce passage, qui rend l’amère et dernière réalité dans ses traits les plus cuisants : « (À Mme Duchambge, le 27 décembre 1855)… J’ai revu ton Breton ferré qui est venu s’asseoir cordialement avec nous, il ne sentait plus la lavande. […] L’aspect nu de la réalité, tout ce qu’elle a d’inexorable et de fatal, revient assaillir, bon gré mal gré, ces âmes aimantes qui veulent espérer, et les envahit, les remplit de douleurs profondes.

434. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « HISTOIRE DE LA ROYAUTÉ considérée DANS SES ORIGINES JUSQU’AU XIe SIÈCLE PAR M. LE COMTE A. DE SAINT-PRIEST. 1842. » pp. 1-30

La réalité des choses, à chaque moment, me fait l’effet d’une grande mer plus ou moins agitée ; les événements qui surgissent et aboutissent sont les vagues dont se compose la surface mobile ; mais, sous ces vagues apparentes, combien d’autres mouvements plus profonds, plus essentiels, bien qu’avortés et sourds, de qui les derniers dépendent, et que pourtant il n’est donné à nul œil de sonder ! […] Si l’histoire prétendait reproduire exactement la réalité même, elle devrait viser à être le miroir de cet océan mobile, de cette surface perpétuellement renouvelée, ce qui devient impossible. […] C’est un mélange singulier des fleurs idéales de l’imagination et des hideuses réalités de la vie servile.

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