Il n’est pas question, en parlant des mœurs, de recommander aux poètes le respect des bienséances morales, et le soin d’inspirer l’honnêteté par des exemples honnêtes ; mais de peindre les lois, les opinions, les habitudes des nations, telles qu’elles sont, et de les représenter bonnes ou mauvaises avec une exacte fidélité. […] Entendons-nous bien pourtant : ce serait donner à ma critique une extension injuste que de ne pas la borner à ce qui touche les propriétés de l’épopée, et spécialement le merveilleux employé par l’auteur ; car, sous le rapport des mœurs fondamentales décrites dans la Henriade, je suis loin d’adopter les censures outrées de cet inclément Clément, réfutées par la force d’une bonne logique à cette même chaire, relativement au point en question.
En somme, il fait des questions, suggère des explications, suspend ses réponses ; rien de plus, et c’est assez ; quand la recherche est si ardente, quand les voies où elle se répand sont si nombreuses, quand elle est aussi scrupuleuse à s’assurer de sa prise, l’issue de la chasse est sûre ; on est à deux pas de la vérité.