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821. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Son style est pur & facile, & ses notes servent à l’intelligence de son auteur sans être trop longues. […] Sa diction est toujours pure, harmonieuse & coulante. […] La traduction, dont j’ai conféré beaucoup d’endroits avec le texte, est exacte, littérale, précise, poétique, & n’en est que plus agréable, sans être moins pure. […] Ce Poëte satyrique est remarquable pour la morale pure & le grand fond de raison, qui distinguent ses satyres. […] Le Pere Brumoi a aussi traduit ce Poëme en prose ; mais il est plus littéral que dans son Poëme des Passions, quoique son style soit aussi poli, que ses expressions soient aussi pures, aussi châtiées & aussi élégantes.

822. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Ce prélat les envoya quérir et tâcha de leur prouver ce dogme pur les meilleures raisons qu’il leur put alléguer. […] On n’a jamais en effet, donné une théorie plus complète du despotisme pur, et il serait impossible d’imaginer un état social plus dégradant, plus voisin de la barbarie : le genre humain n’est plus qu’un bétail, il n’y a plus de société, plus de citoyens, mais des troupeaux dociles, défilant sous la verge du prince, qui est nécessairement, fatalement, le représentant de Dieu sur la terre. […] Si l’on me demandait, après cela, quelle conséquence peut avoir pour une nation, l’abandon de sa direction politique et religieuse entre les mains d’un pur rhéteur, je me contenterais de rappeler, d’après l’histoire, ce que la France doit aux bons avis de Bossuet. […] Le fastueux orateur chrétien dont la France n’est pas encore lasse de s’enorgueillir, celui qu’elle présente au monde comme l’une de ses gloires les plus pures, est en vérité celui qui lui donna le plus formidable coup de poignard dont son cœur ait saigné. […] N’est-il pas stupéfiant d’entendre dire à tel de ces critiques « membre du conseil supérieur de l’instruction publique » que « sa gloire si pure doit toujours rester une des religions de la France » ?

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