Le combat n’est pas entre moi et une puissance étrangère que je bats ou qui me bat ; il est entre moi et moi-même, entre moi qui désire une chose, par exemple, et moi qui crains le remords. […] Une puissance souveraine, un destin inexorable gouverne tous nos actes.
Quels prodiges ne devons-nous pas attendre encore de cette puissance magique qui mystifie, pétrifie, vivifie, glorifie, sans que rien puisse résister aux effets de son talisman, toujours heureux ou malheureux, selon ses desseins ? […] Mais les sarcasmes, les invectives, les déclamations de la Philosophie moderne contre la puissance & la grandeur, n’empêchent pas que les Philosophes ne trouvent des Grands & des Gens en place qui les protegent, qui les honorent, qui les caressent, & qui emploient quelquefois leur crédit pour imposer silence à leurs Adversaires.