Le voici : « Guizot est un homme tel que je le veux ; il est solide ; il possède de profondes connaissances qui s’allient à un libéralisme éclairé ; s’élevant au-dessus des partis, il poursuit sa propre route. […] Ampère sur son propre théâtre, à lui, Gœthe, qu’un tel critique devait être un homme dans la maturité de la vie, ayant toutes les expériences, et Eckermann ajoutait sa sagacité à celle de Gœthe pour conclure, bien entendu, comme Gœthe. […] Prenez les jugements de celui qu’il appelle le plus grand des critiques sur lord Byron, Molière, Voltaire, Shakespeare, Diderot, etc., tous ces esprits éclairés de tant de côtés à la fois par leur propre gloire, et sur lesquels on est tenu, pour être un grand elle plus grand critique, de dire un mot qui n’a pas été dit, démontrer une qualité ou un défaut qu’on n’avait pas vu jusque-là, et demandez-vous si toutes ces gloses de Gœthe au bon Eckermann ne sont pas faites avec des idées qui sont dans la circulation, ou qui, si elles n’y étaient pas, pourraient y être mises par la première plume moyenne venue, la première plume honnête et modérée.
Et quel qu’ait été le renfort de l’idée chrétienne, il y est arrivé pourtant par sa voie propre d’études habituelles et de facultés profondes, intuitives et réfléchies tour à tour. […] Le propre des esprits véritablement supérieurs est d’élever jusqu’à eux les questions qu’ils posent, et de n’en descendre pas moins jusqu’au fond de ces questions soulevées. […] Mais ce qui est neuf, ce qui appartient en propre à l’auteur de l’Affaiblissement de la Raison, c’est la manière dont il aboutit à ces conclusions et dont il les impose.