Vielé-Griffin n’a usé que discrètement de la poésie populaire — cette poésie de si peu d’art qu’elle semble incréée — mais il eût été moins discret qu’il n’en eût pas mésusé, car il en a le sentiment, et le respect… Je ne parle pas de la part très importante qu’il a eue dans la difficile conquête du vers libre ; mon impression est plus générale et plus profonde, et doit s’entendre non seulement de la forme, mais de l’essence de son art : il y a, par Francis Vielé-Griffin, quelque chose de nouveau dans la poésie française. […] Ils sont les plus sensibles de tous ceux qui ont parlé auprès de nous, et, entre eux pourtant, il y a des distances profondes. […] De même qu’une goutte d’essence de foin coupé évoque magiquement les soirs profonds de juin et de septembre, ainsi la Clarté de Vie en un volume recèle le paysage changeant de l’année : Il mène l’Année alerte Au long des méandres divers… Le vers de M. […] Ce profond poète, aux ressources exquises, nous touche, malgré tout, plutôt par des qualités de philosophe.
Tout cela, dis-je, est parfait, juste autant que profond. […] À cette simple discordance entre nos sentiments et le monde qui nous entoure, a succédé chez Byron un mépris profond pour toutes les croyances humaines et pour toute religion. […] comment, en effet, disions-nous, la poésie de notre âge ne serait-elle pas empreinte de ce caractère de profonde désolation qui ne peut manquer de se manifester dans une crise de renouvellement ? […] Ils ont fini par sentir que la vraie poésie de notre époque est celle qui pousse à l’avenir en peignant les profondes souffrances du présent. […] N’est-ce pas parce que l’incrédulité qui inspira le Mahomet de Voltaire était presque aussi profonde chez Goethe que chez Voltaire ?