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745. (1900) Molière pp. -283

Il est enfin en pleine possession de la faveur et de la renommée ; mais il n’est pas encore en pleine possession de son génie ; il ne produit encore que des essais, assez remarquables toutefois pour donner une haute opinion de ce qu’il fera plus tard. […] Je tiens encore à vous dire dans quelles circonstances cette pièce fut produite, pour arriver enfin au sens intime et prophétique contenu dans le Tartuffe. […] Mais la vanité, qui aiguise l’esprit ou qui l’aveugle, ne suffit point pour le susciter, et on calomnie l’esprit lui-même en ne le croyant propre qu’à produire de jolies bagatelles et à se railler. […] N’éprouvez-vous pas l’impression de malaise que produit d’ordinaire ce qui est discordant et incomplet ? […] Des secousses, dont la violence ébranle le monde jusqu’en ses fondements, n’arrivent à produire chez nous qu’un déplacement de la vanité.

746. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 406-407

Il faut donc conclure que la vaine gloire, écueil ordinaire des talens, n'a jamais produit que l'odieux ou le ridicule, & qu'il seroit à souhaiter que les exemples n'en fussent pas trop multipliés, pour l'honneur des Lettres & le véritable intérêt des Auteurs.

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