/ 2206
822. (1899) Arabesques pp. 1-223

. — En dehors de ce principe, il n’y a que bavardage, réclame payée ou confusion. […] Bien qu’ennemi, en principe, des embrigadements sous étiquette, j’ai applaudi à ce mouvement ; j’ai cru qu’il serait fécond, — et je ne cesse pas de le croire. […] Il y a là une centaine de pages où l’antagonisme essentiel entre le principe chrétien et le principe de justice est nettement défini. […] Toi, Schopenhauer, je te garde, cependant, un bon souvenir, parce que l’art répandu sur tes écrits nie le principe de mort que tu promulgues. […] Au nom de quelle autorité attaquent-ils les principes les plus sacrés ?

823. (1860) Cours familier de littérature. IX « Le entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier (2e partie) » pp. 81-159

Le tiers-état et la noblesse libérale lui répondirent par des applaudissements réfléchis et par un vote populaire ; l’aristocratie lui répondit par des outrages et par des ridicules ; son nom devint plus odieux que s’il avait sacrifié du sang au peuple ; les pamphlets contre-révolutionnaires s’acharnèrent sur ce Coriolan de sa caste ; il ne se troubla pas ; il poursuivit de vote en vote l’accomplissement des principes honnêtes de la Révolution, sur les traces des Sieyès, des Mirabeau, des Lafayette, jusqu’au point où la Révolution se sépara avec ingratitude de son vertueux promoteur, Louis XVI. […] Les principes avaient fait place aux factions ; ces factions devenaient tyranniques et sanguinaires ; les philosophes avaient cédé aux Constituants, les Constituants aux Girondins, les Girondins aux Jacobins, les Jacobins eux-mêmes aux Cordeliers, Danton à Robespierre, les illusions aux échafauds ; Mathieu de Montmorency avait émigré après Lafayette, à l’heure où les patriotes eux-mêmes étaient expulsés ou dévorés par leur patrie. […] Le supplice de son jeune frère, le plus cher de ses proches, l’épouvanta autant qu’il le consterna ; il crut voir sa propre main dans ce meurtre ; il s’accusa d’être le Caïn de cet Abel ; son cœur se fondit ; son esprit se troubla ; comme tous les hommes qui oscillent d’un excès de leurs idées à l’autre, il maudit la Révolution, qu’il avait bénie ; des principes qui amenaient de tels crimes lui parurent eux-mêmes des crimes. […] Tous les rôles lui étaient faciles, parce qu’il était très spirituel ; tous lui étaient bons, parce qu’il était sans principes. […] Sa colère passe toutes les bornes, même de l’honnête ; il se fait le tribun implacable, non de ses principes, mais de son ambition.

/ 2206