Lu aujourd’hui, Bourdaloue nous paraît avant tout fructueux : c’est le caractère principal qu’il eut aussi de son temps. […] Lorsque Bourdaloue parut dans la chaire (1670), un grand événement excitait au plus haut degré l’intérêt dans l’Église de France : les querelles envenimées entre ceux qu’on appelait jansénistes et le pouvoir temporel et spirituel, l’espèce de proscription qui avait mis quelques-uns des principaux chefs du parti à la Bastille, et qui avait dispersé les autres en tous sens, venaient tout d’un coup de s’apaiser ; Rome elle-même avait donné le signal de cette indulgence ; il y avait la paix de l’Église, qui ne devait être qu’une trêve. […] C’étaient toutes ces circonstances bien connues qui, jointes au courant principal de cette éloquence et à la puissance du fond, excitaient un intérêt dont nous n’avons plus l’idée aujourd’hui.
Les principaux moments religieux en France, depuis plus de soixante ans, se dessinent avec une grande netteté. […] quel sentiment principal et profond parvient on à réveiller en elle, sentiment qui semble inhérent à sa nature tant qu’elle sera France ? […] La Congrégation proprement dite fut-elle le principal foyer de cette sorte de complot, ou d’autres associations et coteries voisines et collatérales ont-elles été des agents plus actifs encore dans cette entreprise funeste ?