Le prince part avec Cyril et Florian, deux amis, obtient permission du bon vieux Gama, et, déguisé en fille, entre dans l’enceinte virginale, où nul ne peut pénétrer sous peine de mort. […] Ida, indignée, veut partir ; son pied glisse, elle tombe dans la rivière ; le prince la sauve et veut fuir. […] La voilà obligée de relâcher le jeune homme ; elle vient sur lui les narines gonflées, les cheveux flottants, la tempête dans le cœur, et le remercie avec une ironie amère : « Vous vous êtes bien conduit et comme un gentilhomme, et comme un prince. […] Le prince est vaincu, et Ida le voit sanglant sur le sable. […] « You have done well and like a gentleman, And like a prince : you have our thanks for all : And you look well too in your woman’s dress : Well have you done and like a gentleman.
Il avait dit un mot qui désintéressait la politique de la religion : « Rendez à César ce qui est à César » ; il s’était borné à promulguer la morale de l’individu sans s’immiscer dans la morale de l’État, c’est-à-dire dans le gouvernement ; il pouvait sanctifier le sujet pendant que le prince était dépravé. […] Mais il revenait toujours, malgré les offres de ces princes et de ces peuples, dans le petit royaume de Lou sa patrie. […] Ni les prêtres, ni les princes, ni les peuples n’avaient intérêt à étouffer sa voix dans son sang. […] Si, par quelque action éclatante ou par quelque ouvrage important, il mérite bien de la patrie, il ne fait pas valoir ses services dans la vue d’en être récompensé ; il attend modestement et avec patience que la libéralité du prince se déploie en sa faveur ; et s’il arrive que, dans la distribution des grâces, on l’ait oublié, il ne s’en plaint pas, il n’en murmure pas. […] Les hommes ainsi instruits et convaincus deviendront en eux-mêmes leur prince, leur juge, leur loi, leur gouvernement !