« Vois », dit le prince à son écuyer dans un langage aussi harmonieux que celui de Racine, aussi imagé et aussi naïf que celui d’Homère, « vois comme ce faon nous a fait déjà parcourir un immense espace ; vois avec quelle grâce il incline de temps en temps sa souple encolure pour jeter un regard furtif sur le char rapide qui le poursuit ! […] » — Le char vole. « Voyez », dit l’écuyer à son tour au prince, « comme ces nobles coursiers, depuis que les rênes ne retiennent plus leur élan, portent avec grâce en avant leurs fumants poitrails ; la poussière qu’ils élèvent, sans que le fouet les touche, fuit en tourbillons derrière eux ; leurs aigrettes, tout à l’heure agitées sur leurs têtes, semblent maintenant immobiles par la résistance de l’air qu’ils fendent ; ils dressent avec énergie leurs oreilles veinées et nerveuses ; non, ils ne courent pas, ils glissent sur la plaine émaillée de fleurs. » — « J’atteins si vite les objets que je viens à peine d’apercevoir dans le lointain, répond le prince, et je les dépasse si rapidement, que rien n’est loin, rien n’est près de moi. » XVI Le char vole. — Près d’atteindre une gazelle qui s’est levée au bruit, un cri d’effroi s’élève de derrière un rideau d’arbres : « Épargnez la gazelle ! […] — « Oui, grand prince », dit l’ermite, « cette gazelle est nourrie dans notre ermitage. […] Non, prince ; il vient de partir pour Somatirtha, où il se rend dans l’intention d’invoquer les dieux, pour détourner de la tête de Sacountala des malheurs dont la menace le destin ; mais, avant de s’éloigner, il a chargé sa fille de rendre aux hôtes qui pourraient survenir tous les devoirs de l’hospitalité. […] XVIII Le prince entre dans l’enclos de l’ermitage ; ses sens sont ravis par la beauté agreste et recueillie du site, et par la vue d’un groupe de jeunes filles consacrées au culte des dieux.
J'ai tort, peut-être, de dire assez, car c’est beaucoup avec un homme comme lui, et après tout ce qu’il m’a dit du prince ; il m’en a fait un bel éloge… C'est l’homme du temps, a-t-il dit, c’est le véritable Roi de l’époque… Il a tout ce qu’il faut pour réussir… Les obstacles sont grands ; mais s’il y a une circonstance favorable, elle est certainement pour Henri V… Maintenant, lui ai-je dit, il faudrait faire fructifier ce voyage par une publication, comme autrefois le Conservateur. […] De là jugez combien un billet du prince et un petit cadeau apportés par madame la duchesse de Lévis, qui s’acquitte si bien de toutes les commissions qu’on lui donne, nous feraient de bien !