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825. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [II] »

Prenez Pétrarque, par exemple, le père de la Renaissance et le prince aussi de la poésie moderne (on ne rendait pas alors pleine justice à Dante) ; Pétrarque lui-même, en tant que poète toscan, est intraduisible. […] Nisard, ne veut même pas qu’on imite d’une langue moderne à une autre langue moderne : c’est le moyen de prendre avant tout les défauts les uns des autres. […] Tout n’est pas en accord chez Du Bellay ; il y a dans son esprit et il se rencontre dans ce livre de l’Illustration bien des germes différents qui, pour peu qu’on les développât, se contrarieraient et en viendraient aux prises. […] Il prend la tradition par où il peut, c’est là son côté faible ; il se raccroche à Jean Le Maire de Belges comme à un ancêtre ; il va le chercher à la frontière. […] Virgile, qui connaissait si bien les héros grecs homériques, ne connaissait pas moins les Curius, les Fabricius, les triomphateurs pris à la charrue, et qui, même au temps du Capitole, habitaient encore sous le chaume d’Évandre.

826. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

On avait pris pour riant emblème, et sans doute d’après le choix de l’aimable saint (car cela lui ressemble), un oranger portant fruits et fleurs, avec cette devise : Flores fructusque perennes. […] Quand les Français, après avoir pris la Savoie et le comté de Nice, firent une incursion jusqu’à Oneille où était ce malheureux, il s’effraya, il se crut menacé ; il eut la prétention d’émigrer comme les autres. […] On prendrait plaisir et profit à plus d’un de ses jugements naïfs et fins. […] Il était tombé aussi dans un quart d’heure trop désagréable pour la forme représentative ; que ne prenait-il un instant plus flatteur ? […] Ici je m’étais pris au nom de son aimable frère par manière de prélude et comme à de faciles et gracieuses prémices d’un sujet plus sévère.

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