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48. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — III » pp. 81-102

Villars, malgré son vif désir, n’osa prendre sur lui l’événement contre l’avis de ses officiers généraux, qui, la plupart, lui firent et pour la seconde fois, au moment même de commencer l’attaque, dans la nuit du 23 avril (1703), de très fortes et obstinées représentations. […] Avec un prince souverain qui était son allié et à qui il écrivait Mon frère, Louis XIV n’entendait pas que même son général le prît sur un autre ton que celui du respect. […] Cinq des principaux officiers du chef camisard Roland ayant été pris, on les exécuta avec tout l’appareil effrayant de la justice d’alors. […] mais d’autres n’eussent point mis la leur en tel lieu, et si on l’eût pris au mot, la sienne était utile à l’État. […] Il rêvait mieux, même dans son état de faiblesse ; il avait conçu cette fois l’idée du siège de Landau, qu’il savait, à un moment, dégarni d’artillerie et qu’il comptait prendre en dix jours, lorsque la nouvelle du désastre de Ramillies vint tout arrêter.

49. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Il prit encore Carmagnole. […] Les mesures ont été prises juste pour se défaire de la cavalerie que l’on ne pouvait plus faire subsister, et soutenir notre frontière avec l’infanterie. […] Vous pouvez en prendre la qualité et en recevoir les honneurs. […] L’ennemi perdit 8000 hommes tués sur place, et au-delà ; nous en eûmes 2000 au plus hors de combat ; on prit 30 pièces de canon, 99 drapeaux et 4 étendards. […] On n’avait pris que quatre drapeaux à Staffarde : ici on en eut des quantités, de quoi ombrager le sommeil du vainqueur.

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