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2262. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Si la précision et la clarté sont les deux qualités principales d’une langue, toutes doivent prendre pour modèle la langue française ; si c’est l’énergie, c’est autre chose. […] Je m’explique : prendre une page traduite d’un bon auteur, ou dans sa langue, ou dans quelque autre langue qu’on sache. […] Xénophon, le doux Xénophon qu’on appela la Muse attique, a pris l’histoire de son pays où Thucydide l’avait laissée. […] « Ce qui est surtout évident, c’est que, faute d’un instant de réflexion, Diderot a pris ici la proposition sous un point de vue tout à fait faux. […] Guizot a pris Dumarsais pour Diderot.

2263. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — I. » pp. 446-462

Dorat leur avait rendu le même service qu’au drame et avait pris avec elles les mêmes libertés ; il avait corrigé, arrangé le tout au goût de Paris et du beau sexe ; et dès la première pièce ou dédicace en prose, là où on lisait dans l’original : « Sophie, c’est loin de vous, c’est dans un autre climat que tristement assis à l’ombre des mélèzes, je me rappelle tant de vœux rejetés, tant d’espérances déçues » ; Dorât avait substitué les platanes aux mélèzes. […] Et encore, lorsque le jeune Alsacien s’écrie dans une pièce intitulée Le Soir :     Élève-toi, mon âme, à la voûte azurée ;         Prends des deux la route ignorée. […] En parlant de la célèbre abbaye de Notre-Dame-des-Ermites ou d’Einsielden, dans le canton de Schwitz, William Coxe, ministre et chapelain anglican, s’était permis bien des ironies sur les pèlerins et leur dévotion qu’il appelait superstitieuse : ici Ramond prend à son tour la liberté d’abréger, dans sa traduction, ces sarcasmes trop faciles, et il exprime pour son compte un tout autre sentiment : Je l’avoue, dit-il, l’aspect de ce monastère m’a ému ; sa situation au milieu d’une vallée sauvage a quelque chose de frappant ; son architecture est belle, et son plan est exécuté sur de grandes proportions ; rien de plus majestueux que les degrés qui s’élèvent à la plate-forme de l’édifice et qui la préparent de loin par une montée insensible… Il est impossible d’entrer dans cette chapelle dont le pavé est jonché de pécheurs prosternés, méditant dans un respectueux silence et pénétrés du bonheur d’être enfin parvenus à ce terme de leurs désirs, à ce but de leur voyage, sans éprouver un sentiment de respect et de terreur. […] À Lucerne, le général de Pfyffer, à qui l’on doit un magnifique Relief de la Suisse, l’avait honoré de ses conseils, et, connaissant sa manière de voyager, ne l’avait pas jugé indigne d’affronter les hautes Alpes : il lui traça un itinéraire que le jeune homme prit plaisir à suivre et dont le pays de Hasly était la première station.

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