Mais il n’en résulte pas que cette production soit, comme on le prétend, indéterminée et ambiguë. […] Si, au lieu de convenir que deux et deux font quatre, vous prétendez qu’ils font cinq, j’éprouve une sorte de choc et de contrariété intellectuelle, comme si, au moment où mes jambes avancent dans une direction, vous me tiriez brusquement en arrière. […] Prétendre que nous jugeons librement parce que nous ne sommes pas passifs dans nos jugements, c’est supposer que l’activité entraine l’indétermination, ce qui constitue une pétition de principe.
Et, toute supérieure mentalité poétique ne sera entièrement vivante et expressive qu’autant qu’elle percevra et reproduira, en même temps, toutes les images des sens associées et intermuantes qu’elle traduit en phénomènes de conscience… Or, l’instrumentation-Verbale (au point où nous en sommes et avant de la montrer tout à l’heure unie aux émotions et aux idées), prétend, en déterminant aux mots le timbre, la hauteur, l’intensité et la direction, à la réintégration de la valeur phonétique en la langue. […] (On ne sut d’ailleurs voir ou sentir que la mesure de douze pieds est en vérité, prétendons-nous, une unité de durée en laquelle évoluent les autres durées.) […] Nous prétendons à son emploi au même titre que de tout autre timbre-vocal.